• 22 octobre 2019

Une cuvée “plus que bio” dès 2020

Une cuvée “plus que bio” dès 2020

Une cuvée “plus que bio” dès 2020 683 1024 Jardin d'Edouard

Pour réduire notre impact environnemental

Le Jardin d’Edouard est en viticulture raisonnée depuis 2013, et nous avons conduit de nombreux essais pour réduire notre impact environnemental. Avant même notre conversion en Agriculture Biologique (en cours), nous avions réduit nos traitements de 30%, arrêté l’utilisation des produits « CMR » (les plus nocifs) et les insecticides pour préserver la faune locale, dont les abeilles. L’écopâturage (brebis) a été entrepris l’hiver dernier pour entretenir certaines parcelles à « zéro emission » (sans tracteur).

Beaucoup d’initiatives nous permettent de mieux comprendre nos sols, la faune et la flore viticole. Malgré cela, une barrière (presque une impasse) nous empêche de passer un cap important : la vigne « Vitis Vinifera ».

La vigne « Vitis Vinifera »

Cette espèce européenne, mère des cépages « nobles » cultivés dans le monde (du Chardonnay au Merlot), est sensible à des maladies dévastatrices (Phyloxéra, Mildiou, Oidium, Black Rot) qui ont été importées des Amériques au cours du XIXe siècle. Sans défense naturelle, les vignerons sont obligés de la soigner (de mai à août) parfois chaque semaine s’ils veulent récolter quelques raisins en septembre.

Une solution existe pour contourner cette impasse biologique et réduire nos traitements de 90% : les vignes « résistantes », appelées hybrides historiquement.

Les Vignes résistantes

Ce sont des croisements, initialement créés par la pépiniéristes à partir de 1870 et jusqu’après-guerre pour répondre à ces catastrophes viticoles. Les hybrideurs (Couderc, Seibel, Seyve-Villar…) ont croisés des milliers de vignes européennes, américaines, asiatiques. Après de nombreux essais, ils ont créés des dizaines de nouveaux cépages résistants aux maladie américaines.

Je passerai sur les raisons historiques et législatives qui ont empêché l’utilisation de ces cépages après les années 1940, mais l’arrivée des produits « phytosanitaires » et l’industrie associées ne sont pas étrangères à ce blocus. Heureusement, certains de ces cépages sont de nouveaux autorisés en France, après l’Allemagne, la Suisse et l’Italie. Ils ont déjà démontré leur qualité après vinification : en dégustation « à l’aveugle », on peut les comparer au Sauvignon, Chardonnay, Cabernet…

Depuis 2000, l’INRA a aussi travaillé sur le sujet pour créer leurs versions « modernes » de ces hybrides, avec une approche plus scientifique (sans être dans l’OGM).

Lire : https://www.inrae.fr/actualites/linra-obtient-linscription-au-catalogue-quatre-varietes-selectionnees-viticulture-durable

La prochaine révolution du Jardin d’Edouard

Pour mémoire, un vigneron biologique en Loire Atlantique peut devoir traiter 14 fois ses vignes (Cuivre et/ou Soufre) si la météo est défavorable (douceur et pluies). Depuis cette année, j’ai une parcelle de « Plantet », un vieil hybride rouge qui fut beaucoup cultivé dans la région : seuls 2 traitements furent nécessaires !

Je crois à cette prochaine révolution au Jardin d’Edouard : ces hybrides sont naturellement résistants aux maladies et sont capables de produire des raisins sans qu’il soit nécessaire de les traiter. Nous prévoyons d’en planter dès 2020-21, car hélas les pépiniéristes n’ont encore pas assez de plants, à cause de la législation… Pour 2020, nous proposerons notre première cuvée « plus que Bio » (le nom reste à trouver) : un rosé gourmand et fruité à base de Plantet.

Edouard Massart, Vigneron
Le 22/10/2019